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Le contrôle qualité en traduction

[Cet article a été rédigé par Amélie Vergne dans le cadre du collectif La Linguistiquerie. Retrouvez les autres articles en cliquant ici.]

Pour cet article, j’ai été inspirée par l’une des dernières réunions de la délégation Auvergne Rhône-Alpes de la SFT (j’en profite pour remercier les délégations et bénévoles qui font vivre le syndicat !). L’une des tables rondes portait sur le contrôle qualité, une étape que l’on n’envisage pas forcément de prime abord, mais à laquelle il convient de prêter attention pour garantir la qualité professionnelle de vos traductions. Mais qu’englobe donc ce concept ? Voici quelques exemples, non exhaustifs, qui rentrent dans le cadre d’une démarche de contrôle qualité.

Bénéficier de connaissances spécialisées

On ne le dira jamais assez : pour réaliser des traductions de qualité, il convient de se spécialiser dans un ou plusieurs domaines de spécialité bien précis. Ce n’est généralement pas vraiment bon signe lorsqu’une traductrice prétend pouvoir traduire tous types de textes, pas plus que lorsqu’un traducteur se présente comme « généraliste ». De la même manière, méfiez-vous des prestataires qui affirment maîtriser à la perfection un trop grand nombre de sujets. En fonction de leur parcours, de leurs expériences, de leur formation ou de leurs loisirs, il est normal que des traducteurs ou traductrices puissent bénéficier de connaissances spécialisées dans plusieurs domaines. Des expériences de vie, un ancien métier, une passion… Il s’agit d’autant d’éléments qui peuvent nous conduire à nous spécialiser. À l’inverse, personne ne peut se revendiquer spécialiste de tous les sujets, et si les recherches peuvent aider à trouver de la terminologie, elles ne permettent pas de comprendre un sujet dans toute sa profondeur ni de s’imprégner du style et du ton propres à certains textes (un contrat ne se traduira pas de la même manière que des règles de jeux !).

Pour entretenir ces connaissances spécialisées, plusieurs méthodes peuvent être envisagées. Il est par exemple très important de prendre part à des formations propres au secteur dans lequel on se spécialise, de suivre des séminaires ou journées d’étude sur la question, ou encore de participer à des salons. Un travail régulier de veille est également primordial, car il permet de suivre non seulement les évolutions d’un secteur, mais également de s’imprégner de ce fameux style dont nous parlions précédemment. Que ce soit en lisant la presse spécialisée, en suivant certains comptes pertinents sur les réseaux sociaux, ou en participant à des événements, tous les moyens sont bons pour continuer à s’informer sur nos domaines de spécialités.

Soigner la grammaire et l’orthographe

Si les connaissances spécialisées constituent un prérequis indispensable, une grande partie du contrôle qualité a lieu pendant la phase de traduction. C’est à ce moment-là que votre prestataire devra prouver qu’au-delà de sa maîtrise d’un sujet, il ou elle est également en mesure de communiquer votre message dans un français irréprochable. Pour cela, veillez donc bien à ce que sa langue principale soit le français (ou tout autre langue cible) : ce n’est qu’ainsi que vous vous assurerez qu’il ou elle saura saisir et retranscrire les différentes subtilités linguistiques de votre texte.

En cas de doute, il existe de nombreuses ressources pour éclaircir des points d’orthographe ou de grammaire. Au-delà des dictionnaires papier, Internet regorge de sites bien pratiques permettant d’éclaircir une règle d’accord complexe ou de rappeler une conjugaison peu usitée.

Il est également très utile de disposer d’un bon correcteur orthographique. Chez La Linguistiquerie, nous sommes plusieurs à utiliser Antidote, qui fait bien plus que de déceler les fautes et incohérences orthographiques, grammaticales, typographiques et stylistiques. Cet outil propose également, entre autres, un dictionnaire des synonymes et des antonymes, mais aussi l’affichage champ lexical autour d’un terme, y compris via une disposition en nuage qui peut s’avérer bien pratique :

Exemple de disposition en nuage du champ lexical du mot "qualité" permise par Antidote

Parmi les autres outils utilisés au sein de la Linguistiquerie, on retrouve aussi XBench, qui permet de déceler les incohérences entre textes source et cible (chiffres manquants, incohérences de la traduction, etc.). Il arrive également que notre clientèle nous demande d’utiliser ses propres outils d’assurance qualité, afin de garantir que la terminologie qui lui est propre est conservée, qu’aucun terme banni n’est utilisé ou qu’aucun élément n’a été oublié lors de la traduction.

Assurer un suivi

Le contrôle qualité s’exerce également au-delà de la traduction elle-même, et peut représenter une démarche globale de suivi (général ou adapté à un client ou une cliente spécifique). Ainsi, il peut être utile pour les prestataires de demander des retours sur leur travail, si leur clientèle a un moyen de comprendre la langue cible ou d’évaluer l’effet produit par la traduction sur son lectorat. Quelle qu’en soit l’issue, il est aussi utile pour les traducteurs et traductrices de demander des retours après un test de traduction. Cela permet de prendre conscience des points forts et points faibles de notre travail, de ce qui a plus ou moins plu dans une traduction ou simplement des attentes de notre clientèle. Comme l’expliquait ma consœur Stefania dans cet article, cela s’inscrit donc nécessairement dans une démarche d’amélioration permanente constructive.

Une autre astuce consiste pour les prestataires à se créer un guide de style personnel. Il peut s’agir d’un document répertoriant les exigences de notre clientèle, mais aussi d’un guide de style plus générique, comprenant par exemple les points d’orthographe ou de grammaire spécifiques que nous avons tendance à aller vérifier régulièrement. En répertoriant ces règles et consignes dans un document, les prestataires peuvent alors les mémoriser plus facilement, les agencer dans leur esprit, mais également les consulter ultérieurement, par exemple dans le cas où les traductions pour un client ou une cliente ne sont que ponctuelles.

Le contrôle qualité, indissociable de la traduction

Pour garantir des traductions professionnelles et de la meilleure qualité possible, tournez-vous donc vers des prestataires maîtrisant votre domaine d’exercice, et dont la langue principale correspond à celle vers laquelle vous souhaitez faire traduire vos documents. Vous pouvez également demander à vos prestataires les processus de contrôle qualité mis en place, ou encore d’effectuer un test de traduction. Après tout, toute relation contractuelle constitue un véritable échange, comme je vous en parlais dans cet article ! À ce titre, n’hésitez pas non plus à faire part de vos retours à votre traducteur ou traductrice : tant qu’ils sont constructifs, ils ne permettront que d’améliorer la qualité des traductions.

Le contrôle qualité est donc un concept très vaste qui ne saurait être dissocié de la pratique de traduction. Allant bien au-delà du simple passage de correcteur orthographique avant de livrer un projet, il fait non seulement partie intégrante du métier, mais constitue aussi la garantie d’un travail professionnel… et de qualité, cela va de soi !

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